Fort de Genas : concertation (re)lancée avec les riverains
ConcertationLa dépollution et l’aménagement du secteur de l’ancien Fort de Genas étaient au cœur de la 174ème réunion de concertation organisée le 12 avril par Daniel Valéro, maire de Genas et son équipe.
Cette réunion de proximité, ouverte aux habitants du secteur, faisait écho à l’engagement pris, fin 2018, par la Municipalité, lors de la concertation des riverains pour la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU). Pour tous les projets d’aménagement en effet, et en particulier ceux de grande ampleur, la Municipalité échange en priorité avec les riverains du secteur concerné.
En 2018, la réunion avait permis d’affiner les contours de l’Orientation d’Aménagement et de Programmation (OAP) du secteur de l’ancien Fort (8,3 hectares) et, aussi, d’entendre les souhaits des habitants.
Plus d’une centaine de personnes était réunie le 12 avril pour connaître la suite qui pourrait être donnée à cette OAP, qui définit les grands principes d’aménagement du site.
Caractéristique de ce tènement : des études conduites en 2010 avaient révélé une pollution protéiforme (chimique, pyrotechnique et de démolition) lourde, très couteuse à éliminer (entre 12 et 15 M€), qui transforme le site en vaste friche et lui vaut d’être totalement interdit d’accès. Cette pollution croisée implique, par ailleurs, une impossibilité de dépolluer le site de manière progressive.
Elle est la conséquence directe de l’histoire mouvementée du site (fort militaire, destruction par l’armée allemande en 1944, dépôts de déchets industriels divers pendant le reste du XXème siècle, dépôts de déchets de démolition…). Ces pollutions n’ayant pas été prises en compte par les propriétaires successifs et les exploitants indélicats, il n’est plus possible d’appliquer aujourd’hui le principe (beaucoup plus récent par ailleurs) de « pollueur-payeur ».
La nécessité de dépolluer le site est pourtant bien réelle tant les risques à moyen ou long terme sont nombreux : ruissellement des eaux souterraines polluées vers les zones habitées ou la nappe phréatique, risques accrus d’accident en cas d’intrusion sur le site, pollution chimique encore difficile à estimer… Et l’objectif principal de la Municipalité est de transformer cette friche et rendre (enfin !) ce site aux Genassiens, après l’avoir dépollué et aménagé pour les générations d’aujourd’hui et de demain, tout en protégeant les riverains.
Pour cela, de nouvelles études permettront d’obtenir un état exhaustif et actuel des pollutions et de la valeur du site, en lien avec la définition d’un projet d’aménagement faisant la part belle à la nature.
Le souhait d’un aménagement harmonieux et vert, via un appel à projets
Car le souhait de la Municipalité est ensuite de donner corps à l’OAP définie en 2018, avec une ambition nettement revue à la baisse, conformément à la promesse faite, à l’époque, lors de la précédente réunion avec les riverains de décembre 2018 : moins d’habitations et plus d’espaces verts que dans l’OAP.
Si l’OAP prévoyait la création de 310 logements et d’une résidence seniors, la Municipalité a fortement diminué la projection potentielle à 230 logements, conjugués à la création d’un 2ème EHPAD pour Genas. Le tout, en choisissant une architecture innovante, dans l’esprit du lieu, en veillant à pérenniser le devoir de mémoire du Fort et en conservant la majorité des espaces verts (2/3 de la surface en espaces verts préservés quand ils ne sont pas pollués ou recréés).
Pour construire ce projet raisonné et respectueux du cadre de vie « à la Genassienne », la Ville est d’ailleurs prête à diminuer nettement sa recette foncière.
Par son positionnement le long de la « colonne vertébrale » de la ville (rue de la République/rue de la Fraternité), le site revêt aussi une importance particulière pour fluidifier la connexion Nord-Sud et désenclaver les accès au collège Louis Leprince Ringuet attenant.
C’est pourquoi la Municipalité envisage de lancer un appel à projets dans les prochains mois. La consultation sera préparée par un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) pour de nouvelles études approfondies sur le site, accompagnées de propositions d’aménagement conformes aux souhaits de la Municipalité et comme évoqué dans les plans de mandats successifs.
Il n’y a, en effet, que deux hypothèses :
- Laisser le site en l’état actuel de friche, polluée et totalement interdite d’accès, avec des frais de maintenance et de surveillance toujours plus importants pour la Ville, des risques d’émancipation de la pollution à moyen/long terme et des risques d’accidents.
- Construire un projet d’aménagement avec un opérateur qui assumera également les coûts de dépollution connus ou à découvrir, et qui devra se conformer aux attentes de la Municipalité sur le nombre de logements et sur la proportion d’espaces verts.
La Ville ne pourra pas assumer seule le coût de la dépollution qui lui a été léguée et telle qu’estimée à ce jour, sans impact insupportable sur ses finances et la fiscalité foncière genassienne. Dans une telle hypothèse, les autres projets d’investissement du mandat se verraient fortement menacés et la charge fiscale ou/et la dette majorées.
La Municipalité de l’époque ayant acquis (en 2001) le site sans contestation, elle ne peut également obtenir de prise en charge des coûts de dépollution par les acteurs qui en sont responsables. La Ville a tout de même sollicité à plusieurs reprises les services de l’État dans cette optique, sans réussite à ce jour.
Des échanges nourris avec les participants
Fidèle à ses engagements en matière de concertation, la Municipalité a pris note des remarques formulées par les riverains (ou autres !) présents à la réunion. Ceux-ci se sont, en effet, montrés particulièrement intéressés sur plusieurs sujets : la reconstitution d’espaces verts sur cette friche industrielle et pyrotechnique ; la possibilité de réaliser de nouvelles études pour connaître l’état précis du tènement ; les risques potentiels que pourraient engendrer la pollution mais, aussi, le travail de dépollution ; le souhait, formulé par la Municipalité, d’un aménagement moins ambitieux en nombre de logements ; ou encore leur réticence face à la création de logements à caractère social.
Dans les prochains mois, la Ville maintiendra ce dialogue de proximité avec les habitants du secteur. Une information précise sur les prochaines étapes sera relayée sur les canaux de communication municipaux et de nouvelles réunions de concertation seront organisées. Un dialogue plus large, avec tous les Genassiens, sera également engagé.