L’histoire de Genas

Premières traces

D’après des fouilles archéologiques ayant permis de découvrir des sarcophages, les premiers habitants connus seraient donc des Velauni, membres de la tribu des Allobroges. Ces derniers furent écrasés par les Romains après une série de batailles sanglantes. Ainsi, le futur Dauphiné s’inclut dans la province romaine de la Narbonnaise à partir de 22 avant notre ère.

Lors de la réalisation de la départementale 147 qui contourne Azieu à l’est et au sud, les fouilles archéologiques ont révélé la présence d’un habitat gallo-romain insoupçonné au lieu-dit la Grande Seiglière. Celles-ci confirment que Genas était habité dès le Ier siècle de notre ère. Un peson de balance, des fragments de meule à grains, de la céramique usuelle, de la céramique ouvragée, un silex, le torse d’une statuette en terre blanche… figurent parmi les trouvailles découvertes sur le site.

D’autres vestiges avaient été découverts également, en 1942, au lieu-dit le Surjoux. Des restes de squelettes, un petit tombeau, des murs… il s’agirait là aussi de sépultures gallo-romaines.

Moyen Âge : la bâtie d’Azieu

Au Moyen Âge, Genas et Azieu forment deux communautés distinctes.

Perchée sur une colline de Mathan, la Bâtie d’Azieu est édifiée au XIIIe siècle. La première mention de la fortification date de 1297, le site est qualifié de « poypia de Azeu ». En 1302, Jean de Genas vend le château, dénommé bastide, à Jean de Chandieu. En 1310, Jean de Chandieu le vend avec le village, son territoire et son mandement. La construction de pierre a donc très probablement été édifiée entre 1297 et 1310. Elle est positionnée sur une plateforme ovale, ceinturée de fossés qui entourent un mur d’enceinte en galets. La citadelle s’incluait dans un système de défense englobant notamment les châteaux de Chandieu, Pusignan et Meyzieu. Selon l’historienne Alegria Bouvier (Inventaire des mottes castrales dans le Velin, 1984) c’est la motte castrale la plus importante de tous les sites étudiés dans le Velin. L’étang est créé en 1397. Les dernières mentions du château d’Azieu ont trait à sa prise par le Prince d’Orange lors de la Guerre de Cent Ans puis à sa reconquête en 1430. La forteresse semble être détruite, ou abandonnée, suite à cet évènement.

le Château de Veynes

Au XVIIe siècle, le Château de Veynes est construit sur le terrain de l’ancienne seigneurie de Genas. Ce château n’est plus une forteresse militaire, mais une grande demeure flanquée d’une tour, et entourée d’un grand parc. Au fil des siècles, le château a appartenu à plusieurs familles, notamment les Garnier, les Charles et les Revillasc.

Après la révolution, le premier maire de Genas Antoine Olagnon s’y installe une vingtaine d’années, avant de la vendre en 1811, à Louis Almeras, général de Napoléon. La demeure est occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale après l’invasion de la zone libre. Durant l’hiver 1944-45, un groupe des forces aériennes de bombardement composé de 363 aviateurs, le groupe Bretagne, y installe son mess des sous-officiers. A la fin du XXe siècle, le Château est plus ou moins abandonné. Il fait le bonheur des pilleurs qui iront jusqu’à l’incendier. Pour des raison de sécurité, il est finalement rasé en 1995.

Un essor en devenir

En 1789, on dénombre une population d’environ 530 habitants. À la Renaissance et jusqu’à la Révolution française, rien ne vient troubler la vie des Genassiens. Quelques décennies de paix permettent aux habitants de cultiver la vigne, les mûriers, le blé. C’est de cette époque que datent les premières maisons bourgeoises situés sur le territoire de la commune, comme le château de Gandil. Lentement, le centre de gravité de la vie locale se déplace d’Azieu vers le bourg de Genas.

La première municipalité de Genas fut élue le 17 février 1790. Antoine Olagnon fut élu maire et messieurs Berlioz, Flassillard, Raymond, Ruat, Vachon, conseillers municipaux.

Le XIXe siècle est l’époque du premier grand essor genassien : la Révolution industrielle bouleverse les mentalités, les modes de vie et Genas, en 1861, compte plus de 2 000 habitants. Si l’agriculture constitue encore la principale richesse économique, il faut aussi tenir compte de l’industrie du velours qui fait vivre environ 400 personnes. Quant aux fabriques de tuiles, importantes à l’époque, comme en témoigne l’existence d’une « rue des Tuileries », elles subsistent jusqu’en 1930. Le fort de Genas est édifié entre 1886 et 1890. Il est l’un des maillons de la deuxième ceinture de Lyon et plus globalement du système Séré de Rivières.

En 1903, l’inauguration du tramway fait de Genas un des lieux favoris des Lyonnais à la recherche de calme et d’air pur, notamment à l’étang de Mathan. Le terminus se situait entre la Colandière et l’école Joanny Collomb. Ce tramway est remplacé en 1933 par un bus qui rejoint Azieu aux Sept Chemins.

L’histoire de Genas : le temps des guerres

La commune paiera un lourd tribut pendant les deux guerres mondiales. Le 12 juillet 1944 à 19 h, au lieu-dit « Les Bouvarets », deux tractions avant et un camion militaire arrivent près d’un champ sur la commune de Genas au lieu-dit « les Bouvarets». À quelques dizaines de mètres, Noémie Durand, habitante de Genas qui garde son troupeau, assiste à la scène. Des militaires allemands sortent des voitures tandis que d’autres font descendre rapidement des civils du camion. Il s’agit d’une vingtaine d’hommes arrêtés pour faits de résistance, parce que Juifs ou raflés, la plupart sont jeunes. Tous viennent de la prison de Montluc à Lyon où ils étaient internés. En quelques minutes,
les militaires munis de mitraillettes les exécutent sommairement.

Pour en savoir plus sur cet évènement tragique qui marque encore les esprits et entretient la mémoire, nous vous invitons à découvrir le panneau commémoratif installé au monument des fusillés, situé chemin des fusillés.

En 1945, on dénombre 1 630 habitants. Les Trente Glorieuses qui suivent le second conflit mondial vont modifier le paysage communal : la ville subit une forte poussée démographique, une zone d’activité est créée.

Genas, une ville moderne et dynamique

Aujourd’hui, Genas regroupe Azieu, Ratabizet, Vurey et le centre-bourg.

En 1993, Genas rejoint la Communauté de Communes de l’Est Lyonnais (CCEL).

Des lieux qui racontent l’histoire de Genas

Vie paysanne, féodale, bourgeoise, industrielle. Genas a construit, au fil des siècles, son identité de fief, de hameau, de village et de ville avec les femmes et les hommes qui y ont élu domicile et qui y ont travaillé. Le patrimoine bâti, détruit, reconstruit, transformé au gré des époques suivant les matériaux, moyens, techniques et styles, raconte son histoire dauphinoise, ses périodes fastes et mouvementées.

Le saviez-vous ?

Un grand nombre de maisons, fermes et bâtiments de la commune était réalisé en pisé. Cette technique de construction en terre crue était courante par le passé, car peu onéreuse et facile puisque le matériau nécessaire -la terre argileuse- était disponible en abondance, et partout. Lié par des couches de chaux, le pisé est un bon isolant phonique et thermique. Le sous-bassement des murs était souvent en galets pour résister à la pluie et aux infiltrations. Beaucoup de murs de séparation de propriétés en pisé, habillés d’un enduit à la chaux et d’une couverture de tuiles romaines, sont encore intacts.

Et si vous découvriez l’histoire de Genas en vous promenant ? Prenez le chemin des Genadines et parcourez l’histoire de Genas à travers ses bâtiments, ses fresques, ses parcs et jardins ou encore ses monuments sacrés.

Genas, c’est aussi un blason

À l’origine, les armoiries de Genas figuraient un genêt à trois boutons fleuris de sinople sur un fond argent. En 1429, Louis de Genas épouse Catherine Spifame, originaire d’Italie et dont les armoiries familiales sont composées d’un aigle d’argent. Leur fils François de Genas, dit François l’illustre, réunit, en 1478, les armoiries des deux familles : le genêt et l’aigle. Devenues communales depuis, les armoiries de Genas sont toujours présentes dans notre quotidien. Sur un panneau de rue, en tête d’un document officiel, elles sont des éléments indispensables de notre histoire locale Le blason regorge de symboles qui racontent le passé de la commune. On le retrouve sur la table centrale de la salle du conseil municipal.