L’histoire de Genas
Premières traces
D’après des fouilles archéologiques ayant permis de découvrir des sarcophages, les premiers habitants connus seraient donc des Velauni, membres de la tribu des Allobroges. Ces derniers furent écrasés par les Romains après une série de batailles sanglantes. Ainsi, le futur Dauphiné s’inclut dans la province romaine de la Narbonnaise à partir de 22 avant notre ère.
Lors de la réalisation de la départementale 147 qui contourne Azieu à l’est et au sud, les fouilles archéologiques ont révélé la présence d’un habitat gallo-romain insoupçonné au lieu-dit la Grande Seiglière. Celles-ci confirment que Genas était habité dès le Ier siècle de notre ère. Un peson de balance, des fragments de meule à grains, de la céramique usuelle, de la céramique ouvragée, un silex, le torse d’une statuette en terre blanche… figurent parmi les trouvailles découvertes sur le site.
D’autres vestiges avaient été découverts également, en 1942, au lieu-dit Le Surjoux. Des restes de squelettes, un petit tombeau, des murs… il s’agirait là aussi de sépultures gallo-romaines.
Au Moyen Âge, Genas et Azieu forment deux communautés distinctes. Le premier seigneur connu de Genas est Jean de Genas. De nombreux autres suivront dont les sires de Chandieu. Les troubles dus à la guerre de Cent Ans (1337-1453) semblent avoir affecté les deux villages. En 1430, le prince d’Orange aurait démolie la bâtie d’Azieu, dont on peut voir des vestiges à Mathan.
Carte postale, les ruines de Mathan Vestiges et ruines de la bâtie d’Azieu dans le parc des étangs de Mathan
Un essor en devenir
En 1789, on dénombre une population d’environ 530 habitants. À la Renaissance et jusqu’à la Révolution française, rien ne vient troubler la vie des Genassiens. Quelques décennies de paix permettent aux habitants de cultiver la vigne, les mûriers, le blé. C’est de cette époque que datent les premiers châteaux situés sur le territoire de la commune, comme le château de Gandil. Lentement, le centre de gravité de la vie locale se déplace d’Azieu vers le bourg de Genas.
La première municipalité de Genas fut élue le 17 février 1790. Antoine Ollagnon fu élu maire et messieurs Berlioz, Flassillard, Raymond, Ruat, Vachon, conseillers municipaux.
Le XIXe siècle est l’époque du premier grand essor genassien : la Révolution industrielle bouleverse les mentalités, les modes de vie et Genas, en 1861, compte plus de 2 000 habitants. Si l’agriculture constitue encore la principale richesse économique, il faut aussi tenir compte de l’industrie du velours qui fait vivre environ 400 personnes. Quant aux fabriques de tuiles, importantes à l’époque, comme en témoigne l’existence d’une « rue des Tuileries », elles subsistent jusqu’en 1930. Le fort de Genas est édifié entre 1886 et 1890.
En 1903, l’inauguration du tramway fait de Genas un des lieux favoris des Lyonnais à la recherche de calme et d’air pur, notamment à l’étang de Mathan. Le terminus se situait entre la Colandière et l’école Joanny Collomb. Ce tramway est remplacé en 1933 par un bus qui rejoint Azieu aux Sept Chemins.
Ancienne carte postale indiquant l’emplacement du terminus du tramway Plaque commémorative située sur la façade de l’école Joanny Collomb, à l’angle des rues de la République et Victor Hugo (2020)
L’histoire de Genas : le temps des guerres
La commune paiera un lourd tribut pendant les deux guerres mondiales. Le 12 juillet 1944 à 19 h, au lieu-dit « Les Bouvarets », deux tractions avant et un camion militaire arrivent près d’un champ sur la commune de Genas au lieu-dit « les Bouvarets». À quelques dizaines de mètres, Noémie Durand, habitante de Genas qui garde son troupeau, assiste à la scène. Des militaires allemands sortent des voitures tandis que d’autres font descendre rapidement des civils du camion. Il s’agit d’une vingtaine d’hommes arrêtés pour faits de résistance, parce que Juifs ou raflés, la plupart sont jeunes. Tous viennent de la prison de Montluc à Lyon où ils étaient internés. En quelques minutes,
les militaires munis de mitraillettes les exécutent sommairement.
Pour en savoir plus sur cet évènement tragique qui marque encore les esprits et entretient la mémoire, nous vous invitons à découvrir le panneau commémoratif installé au monument des fusillés, situé chemin des fusillés.

En 1945, on dénombre 1 630 habitants. Les Trente Glorieuses qui suivent le second conflit mondial vont modifier le paysage communal : la ville subit une forte poussée démographique, une zone d’activité est créée.
Genas, une ville moderne et dynamique
Aujourd’hui, Genas regroupe Azieu, Ratabizet, Vurey et le centre-bourg.
En 1993, Genas rejoint la Communauté de Communes de l’Est Lyonnais (CCEL).
Des lieux qui racontent l’histoire de Genas
Vie paysanne, féodale, bourgeoise, industrielle. Genas a construit, au fil des siècles, son identité de fief, de hameau, de village et de ville avec les femmes et les hommes qui y ont élu domicile et qui y ont travaillé. Le patrimoine bâti, détruit, reconstruit, transformé au gré des époques suivant les matériaux, moyens, techniques et styles, raconte son histoire dauphinoise, ses périodes fastes et mouvementées.
Église Saint-Barthélemy
Construite en 1878 sur les ruines de l’ancien édifice roman, l’église du centre-bourg affiche une silhouette tout en briques locales. Sa rénovation, en 2017 et 2018, lui a redonné sa splendeur d’antan et a permis de révéler des trésors sacrés.Église Saint-Gervais Saint-Protais
Ce bâtiment néo-roman et sa cure, achevés en 1879, ont été construits sur des terrains donnés par madame Ducurtyl et ont bénéficié des souscriptions des habitants d’Azieu. Son clocher n’a été adossé au bâtiment initial, sous forme de clocher-porte, qu’en 1938.
Le saviez-vous ?
Un grand nombre de maisons, fermes et bâtiments de la commune était réalisé en pisé. Cette technique de construction en terre crue était courante par le passé, car peu onéreuse et facile puisque le matériau nécessaire -la terre argileuse- était disponible en abondance, et partout. Lié par des couches de chaux, le pisé est un bon isolant phonique et thermique. Le sous-bassement des murs était souvent en galets pour résister à la pluie et aux infiltrations. Beaucoup de murs de séparation de propriétés en pisé, habillés d’un enduit à la chaux et d’une couverture de tuiles romaines, sont encore intacts.
Et si vous découvriez l’histoire de Genas en vous promenant ? Prenez le chemin des Genadines et parcourez l’histoire de Genas à travers ses bâtiments, ses fresques, ses parcs et jardins ou encore ses monuments sacrés.
Genas, c’est aussi un blason

À l’origine, les armoiries de Genas figuraient un genêt à trois boutons fleuris de sinople sur un fond argent. En 1429, Louis de Genas épouse Catherine Spifame, originaire d’Italie et dont les armoiries familiales sont composées d’un aigle d’argent. Leur fils François de Genas, dit François l’illustre, réunit, en 1478, les armoiries des deux familles : le genêt et l’aigle. Devenues communales depuis, les armoiries de Genas sont toujours présentes dans notre quotidien. Sur un panneau de rue, en tête d’un document officiel, elles sont des éléments indispensables de notre histoire locale Le blason regorge de symboles qui racontent le passé de la commune. On le retrouve sur la table centrale de la salle du conseil municipal.